Concepts clé
Le sensemaking, l'énaction et la transdisciplinarité sont trois approches complémentaires qui, lorsqu'elles sont intégrées, permettent une meilleure compréhension et action dans des environnements complexes et incertains.
1. Sensemaking (donner du sens)
Introduit par Karl Weick dans les années 1990, le sensemaking désigne le processus par lequel les individus ou groupes donnent du sens à des situations ambigües ou incertaines pour agir de manière cohérente. En 2024, cette notion reste centrale en management, notamment pour naviguer dans des environnements complexes.
Caractéristiques principales du sensemaking
Rétrospectif : Les individus interprètent les événements passés pour comprendre ce qui s'est produit.
Social : C'est un processus collectif influencé par les interactions et les récits partagés.
Ancré dans l'action : Les significations émergent souvent à travers ce que les acteurs font, et non seulement ce qu'ils disent.
Continu : Le sens est constamment réajusté face aux changements.
Construit autour d'identités : Les interprétations dépendent des rôles et des valeurs des individus et des groupes.
2. Enaction (agir pour comprendre)
L'enaction, inspirée des travaux de Francisco Varela et de l'épistémologie des systèmes, est l'idée que nous créons notre monde en interagissant avec lui. Plutôt que de simplement "réagir" à une réalité objective, les individus et les systèmes co-construisent cette réalité à travers leurs actions.
Caractéristiques principales de l'enaction
Perception active : Nous percevons le monde en fonction de nos actions et de nos intentions.
Co-construction : Les significations émergent dans la relation entre les acteurs et leur environnement.
Systèmes adaptatifs : Les organisations s'ajustent en continu grâce à des boucles de feedback et à l'apprentissage.
Autonomie relationnelle : Les systèmes maintiennent leur autonomie tout en interagissant avec leur écosystème.
3. Transdisciplinarité : Une approche intégrative pour la complexité
La transdisciplinarité (Nicolescu, 2002) vise à dépasser les frontières disciplinaires pour aborder des problématiques complexes qui ne peuvent être résolues par une seule discipline. Elle repose sur trois piliers :
La logique du tiers inclus : Accepter la coexistence d’approches contradictoires ou complémentaires.
La complexité : Reconnaître que les systèmes réels sont dynamiques, non linéaires et interconnectés.
La réalité multi-niveaux : Intégrer les dimensions culturelles, sociales, scientifiques et spirituelles dans une vision unifiée.